Le diagnostic d'un cancer du sein peut entraîner des bouleversements émotionnels et physiques importants chez les femmes, ainsi que chez leurs partenaires. La sexualité peut être affectée pendant et après un cancer du sein en raison des traitements médicaux (médicamenteux, chirurgicaux ou radiques), des changements physiques et émotionnels (modification de l’image corporelle, baisse de l’estime de soi, peur, dépression, …) ainsi que des préoccupations liées à la santé. Les problèmes de sexualité touchent une part importante des couples durant les traitements mais peu osent aborder le sujet avec leur médecin. Il est important de noter que chaque personne réagit différemment, et il n'y a pas de solution unique pour tous ni de baguette magique. Cependant, voici quelques conseils généraux qui pourraient être utiles. Dans cet article, nous explorerons les aspects de la sexologie liés au cancer du sein, et nous fournirons des conseils pratiques pour aider les femmes et leurs partenaires à maintenir une vie sexuelle épanouissante malgré les défis posés par la maladie. Il est recommandé de consulter un professionnel de la santé ou un sexologue pour des conseils personnalisés.

Conseils pratiques pour les femmes

• Communication ouverte

Parlez ouvertement ! La communication ouverte et honnête est cruciale pour surmonter les difficultés liées à la sexualité après un diagnostic de cancer du sein. Les femmes et leurs partenaires doivent être encouragés à partager leurs sentiments, leurs préoccupations et leurs besoins. La plainte sexuelle est souvent transitoire et ne change rien aux sentiments éprouvés pour le partenaire. De quoi avons-nous besoin pour rendre notre vie sexuelle épanouie actuellement ? Qu’est-ce qui nous fait du bien ? Les professionnels de la santé, y compris les sexologues, peuvent jouer un rôle essentiel en facilitant ces discussions et en offrant un espace sécurisé pour aborder des sujets parfois délicats.

• Gestion des effets secondaires

Certains traitements peuvent entraîner des effets secondaires tels que fatigue, nausées, douleurs et changements hormonaux. Discutez avec votre équipe médicale pour trouver des moyens de gérer ces effets secondaires afin de maintenir une bonne qualité de vie sexuelle.

En cas de douleur vous pouvez suivre ces conseils

• Exploration de l'intimité non sexuelle

Durant les périodes où le désir sexuel peut être réduit, explorez d'autres formes d'intimité non sexuelle, comme le toucher, les câlins et les gestes d'affection.

• Retour progressif à l'activité sexuelle

Reprenez l'activité sexuelle de manière progressive et avec patience. N'hésitez pas à exprimer vos préoccupations et à discuter avec votre partenaire des ajustements nécessaires.

• Auto-exploration et redécouverte du corps

Prenez le temps de redécouvrir votre propre corps en se reconstruisant une estime de soi-même, une image corporelle positive et en prenant soin de son corps. L'auto-exploration peut aider à retrouver la confiance en soi et à se reconnecter avec sa propre sexualité.

• Consultation avec un sexologue

Un sexologue peut fournir un soutien professionnel et des conseils adaptés à votre situation spécifique. Ils peuvent aider à aborder les aspects émotionnels et physiques de la sexualité après un cancer du sein.

• Utilisation de lubrifiants et dispositifs médicaux

Certains traitements peuvent entraîner une sécheresse vaginale ou d'autres changements physiques. L'utilisation de lubrifiants ou d’hydratants vaginaux et de dispositifs médicaux peut aider à atténuer ces symptômes.

Gel lubrifiant sans colorant ni parfum, à base d’eau,

- Hydratants vaginaux non hormonaux qui diminuent la sensation de brûlure ou de sécheresse (Hydralin, Replens,Jaïlys,Vagisan…)

- Pas de vaseline car favorise les infections vaginales,

- Lubrification naturelle après une phase d’excitation: importance des préliminaires,

Conseils pour les Partenaires

• Empathie et Compréhension

Les partenaires jouent un rôle essentiel dans le soutien émotionnel. L'empathie, la compréhension et l'amour inconditionnel sont fondamentaux pour renforcer la connexion émotionnelle et maintenir une intimité physique.

• Participation Active

Les partenaires sont encouragés à participer activement aux soins et aux discussions sur la vie sexuelle. L'implication conjointe dans le processus de guérison peut renforcer la collaboration et renforcer le lien émotionnel. Le conjoint doit trouver le juste milieu : s’intéresser à l’autre sans infantiliser.

• Exploration Sexuelle Créative

Ensemble, les partenaires peuvent explorer des activités sexuelles alternatives qui procurent du plaisir sans nécessairement impliquer des rapports sexuels traditionnels. Cela peut être adapté à la situation et besoin et traduit par des simples gestes comme par des câlins, des massages….

La créativité et l'ouverture d'esprit peuvent conduire à une vie sexuelle épanouissante malgré les défis. Revisiter sa sexualité en abandonnant nos schémas anciens, en développant une sexualité basée sur tout ce qui est encore possible malgré les traitements, la maladie.

Créer une ambiance propice : s’inscrire un rendez-vous galant dans l’agenda, repas à deux, ambiance romantique, massages, lingerie, …

Il est donc essentiel de se rappeler que chaque personne réagit différemment, et il n'y a pas de solution unique. La clé est d'être ouvert à la communication, de chercher un soutien professionnel si nécessaire et d'explorer ce qui fonctionne le mieux pour vous et votre partenaire.

En conclusion

Faire preuve de patience, d’optimisme et surtout ne pas abandonner !

La sexologie pour les femmes atteintes revêt une importance capitale dans la prise en charge globale de la santé. Ces professionnelles spécialisées contribuent à briser les tabous entourant la sexualité dans le contexte médical et à fournir un soutien essentiel pour aider les femmes à maintenir une vie sexuelle épanouissante malgré les défis de leur état de santé. En combinant compréhension personnalisée, accompagnement et éducation, la sexologie joue un rôle fondamental dans l'amélioration du bien-être émotionnel et sexuel des femmes et de leurs partenaires touchés.

N'hésitez pas à en parler à votre médecin qui vous guidera vers un professionnel qualifié.