L'impact de la pollution sur le cancer du sein

Xenair, une étude de grande envergure dont l’objectif était d’étudier l’association entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à faible dose à 8 polluants atmosphériques. Cette nouvelle recherche jette une lumière crue sur les dangers potentiels que présentent certains agents polluants pour la santé des femmes, tant sur leur lien de travail que de résidence

Quels sont les polluants ?

  • les polluants ayant des propriétés xénoestrogènes : dioxines, BaP,  PCB, cadmium

  • ainsi que des polluants auxquels les français sont exposés quotidiennement : les particules fines (PM10 et PM2.5), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3). 

Le cancer du sein demeure l'un des défis majeurs en matière de santé publique, touchant des millions de femmes à travers le monde. Alors que divers facteurs de risque ont été identifiés, l'influence de l'environnement n'avait pas toujours été pleinement explorée.

Méthodologie de l'étude : L'étude de Xenair s'est déroulée sur une période significative, Les femmes incluses dans ce projet sont issues de la cohorte nationale E3N (coordonnée par l’équipe Équipe INSERM "Exposome et Hérédité", Institut Gustave Roussy, Villejuif) et sont suivies depuis 1990. A partir de cette cohorte, une étude cas-témoins nichée composée de 5222 cas de cancer du sein (diagnostiqués entre 1990 et 2011) et 5222 témoins appariés (indemnes de cancers du sein au diagnostic du cas), a été constituée.

Les chercheurs ont analysé les concentrations de divers polluants atmosphériques, tels que les particules fines, les composés organiques volatils et les métaux lourds, dans les zones où ces femmes vivaient et travaillaient. Les résultats ont ensuite été comparés à un groupe témoin de femmes en bonne santé.

Résultats marquants :

Les conclusions de l'étude Xenair sont frappantes. Une corrélation significative a été établie entre le cancer du sein et l'exposition prolongée/chronique à faibles doses des différents polluants et surtout des particules fines. Les femmes vivant dans des zones fortement polluées présentaient un risque accru de développer un cancer du sein par rapport à celles résidant dans des environnements moins pollués.

Implications pour la santé publique :

Ces découvertes soulèvent des préoccupations majeures en matière de santé publique. Il devient impératif de prendre des mesures pour réduire les niveaux de pollution atmosphérique et protéger la santé des femmes. Les autorités de santé sont encouragées à mettre en œuvre des politiques environnementales plus strictes, à promouvoir l'utilisation de sources d'énergie propres et à sensibiliser davantage le public aux risques potentiels.

Conclusion :

L'étude de Xenair sur la relation entre le cancer du sein et la pollution atmosphérique met en évidence l'importance cruciale de comprendre l'impact de l'environnement sur la santé. Pour l’ensemble des polluants, à l’exception de l’ozone, l’étude observe une baisse continue des expositions des femmes de la cohorte E3N depuis 1990. Cependant les niveaux d’expositions pour les dioxydes d’azote et les particules restent largement au-dessus des recommandations sanitaires actuelles. Aucune association n’a été mise en évidence pour l’exposition au cadmium et aux dioxines. Les analyses sont en cours pour l’exposition à l’ozone. Les analyses supplémentaires ont montré un risque élevé chez les femmes ayant été exposées pendant leur transition ménopausique pour le BaP et le PCB153, deux polluants classés comme perturbateurs endocriniens.

Il est temps d'unir nos efforts pour créer un environnement plus sain et prévenir ainsi le cancer du sein.

Source : Centre Léon Bernard et ARC